CHRISTOPHE HENIN

 

J’ignore ce qui me pousse enfin à montrer mes travaux. J’exerce avec passion le très beau métier de photographe depuis 33 ans, mais exposer mes photos ne m’est pas venu à l’esprit depuis tout ce temps. C’est peut être mon appartenance de cœur à une famille magique et discrète. André et Alain Papillon furent à la fois, mes formateurs, mes maîtres, mes patrons et mes complices. André est un photographe de génie peu connu car trop généreux et Alain un formateur parfait qui m’a systématiquement laissé tout faire en me guidant continuellement. Mon site est à la fois ma vitrine et mon exutoire ! Mes archives et mes disques durs sont pleins. Je souhaite vous faire partager mes photographies. Prenez votre temps, découvrez, explorez, appréciez, détestez… Une seule demande de ma part, n’allez pas trop vite. « Photographier, c’est une attitude, une façon d’être, une manière de vivre. » Henri Cartier-Bresson
Histoire de me souvenir…      Moscou, 1978, je fais partie d’un groupe de collégiens. C’est un voyage officiel dans le cadre d’un échange avec l’URSS. Un soir le photographe russe qui couvre notre groupe au cours des diverses manifestations, demande à la volée si l’un des jeunes peut venir l’aider dans le laboratoire qu’il occupe au sous-sol de l’hôtel qui nous accueille. Je suis curieux, je me porte volontaire. La lumière inactinique me fascine, les odeurs de révélateurs m’enivrent. Je passerai toute la soirée à sécher les tirages noir et blanc avec une petite raclette. Tous les soirs lors de nos différentes étapes je l’accompagnerai pour l’assister, j’ai oublié son prénom mais son visage est toujours inscrit dans ma mémoire. Mon avenir est scellé, je n’imaginerai plus jamais faire autre chose.
Au lycée, je rencontre Yves. Alain Papillon est son beau-père, la photographie est notre passion et notre passe-temps favori. Le père d’Yves vit en Espagne, il est aussi photographe et a fait ses premières armes auprès de Richard Avedon à New-York. Au cours de nos années lycée, Yves et moi partons pour des virées photo discrètes le mercredi après-midi, à la place de faire nos devoirs ! Yves à récupéré l’appareil photo d’études de son père, un Alpa qui nous impressionne ! Nous le cachons régulièrement sous nos vêtements, tout comme le 360 mm dissimulé dans son coffret de saxophone, merci Yves de pratiquer la musique à cette époque. Naturellement nos conquêtes féminines nous servent d’alibi pour exercer nos jeunes talents !
Ma dernière année de lycée sera consacrée à organiser mon emploi du temps entre quelques cours et la pratique du laboratoire noir et blanc au Studio Papillon. André m’accueille discrètement dès que je peux me libérer, je suis toujours fasciné et enivré par cette atmosphère, j’ai choisi le D76 à la place des cours de math de terminale, j’ai choisi l’hyposulfite à la place des cours de chimie, j’ai choisi le cadrage à la place des cours de géométrie. André me raconte sa vie, ses photographies pendant la guerre d ‘Espagne, ses portraits de Cocteau, la vraie vie est là devant moi. Mon premier diplôme me sera remis par M. André Santini en 1978. Je remporte le premier prix de la ville d’Issy les Moulineaux lors d’un concours sur l’architecture de la ville. C’est la plus belle récompense reçue à ce jour, plus rien ne pourra m’empêcher, de devenir, un jour, un vrai photographe.


Petit détail, dans les albums naviguez avec les flèches gauche et droite de votre clavier, plus simple et moins pénible !